P r e s s e

25 avril 2008

Farid Chopel Le comédien et chanteur Farid Chopel est mort le 20 avril à Paris à l'âge de 55 ans d'un cancer foudroyant, diagnostiqué il y a quatre semaines lors d'une hospitalisation à l'hôpital Cochin. Né Farid Rabia le 4 décembre 1952 à Paris, ce fils d'immigrés kabyles était apparu dans le monde du spectacle en 1978 dans Chopelia où il était seul en scène. Quatre ans plus tard, il jouait avec son complice Ged Marlon, élevé comme lui par sa grand-mère, dans la pièce Les Aviateurs, l'histoire de deux pilotes américains qui fument des Marlboro et draguent les filles. Une silhouette s'impose alors au Café de la Gare, celle d'un grand dégingandé un rien titi, avec gâpette et goût de l'accordéon, un Valentin le Désossé au visage émacié de Keaton maghrébin, yeux mélancoliques, veston trop petit, cravate rayée. Farid Chopel est à la fois mime, danseur (avec claquettes), chansonnier, humoriste, que le public apprécie autant dans les spots publicitaires pour une eau gazeuse que dans les films où il figure aux côtés des membres du Splendid : La Femme de mon pote (1983), de Bertrand Blier, L'Addition (1984), de Denis Amar, Sac de noeuds (1985), de Josiane Balasko, Le Banquet (1989) et La Carne (1991), de Marco Ferreri. On le retrouve à nouveau sur scène en 1984 dans Le Cri de la girafe, puis, en 1992, dans son one-man-show El Perro. Farid Chopel, l'homme qui voulait être le Dr Schweitzer et épouser Brigitte Bardot, aime la fête jusqu'à l'excès. L'alcool et les drogues le condamnent aux ambulances, services d'urgence et gardes à vue, jusqu'à ce que l'artiste se ressaisisse et s'impose une cure de désintoxication. Devenu sobre, il remonte sur scène en 2003 dans Le Pont du milieu, spectacle catharsis qui retrace avec humour sa trajectoire. Avec sa compagne, la danseuse Brigitte Morel, il publie le récit de ses épreuves et de sa renaissance (Et je danse encore, éd. Privé, 2005). Il apparaît dans le dernier film d'Alain Robbe-Grillet tourné à Marrakech, C'est Gradiva qui vous appelle. Il venait de tourner en 2007 un premier rôle, celui d'un ouvrier tunisien à la retraite en banlieue parisienne, qui décide de rentrer dans son pays natal : Un si beau voyage, de Khaled Ghorbal, est encore inédit en salles. Jean-Luc Douain