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IlLustration de "Le pont du milieu" , ecrit et interprété par Farid Chopel ©
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Affichette du spectacle "Le pont du milieu" , écrit et interprété par Farid Chopel ©



P r e s s e


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19 août 2004
Farid Chopel revient de loin


Il était aussi doué pour la danse que pour le chant et le théâtre, mais il a sombré dans l'alcoolisme, presque dans la folie. Après plus de dix ans d'absence, Farid Chopel revient en forme et rit de ses malheurs sur la scène du Lavoir Moderne.

Farid Chopel  © LP/Marc Menou
Paris Xe, le 14 août. A 51 ans et après une décennie d'éclipse totale, Farid Chopel reveint avec one-man-show au Lavoir Moderne et des envies retrouvées de théâtre et de cinéma

IL AVAIT DISPARU, on le retrouve avec bonheur. Après une parenthèse de plusieurs années pendant lesquelles il a plongé dans les abîmes de l'alcoolisme et a frôlé la mort, Farid Chopel, 51 ans, est de retour en pleine forme au Lavoir Moderne parisien avec un one-man-show autobiographique et drôle, « le Pont du milieu ». L'ex-fêtard des nuits parisiennes branchées, qui connut un succès foudroyant avec « Chopelia » et récidiva dans les années 1980 aux côtés de Ged Marlon dans « les Aviateurs », raconte ses dérives et sa résurrection.

On ne vous avait pratiquement plus vu sur scène depuis près de dix ans. Que vous est-il arrivé ?

Farid Chopel : je suis banalement tombé dans l'alcoolisme chronique, le plus violent qu'on puisse imaginer, jusqu'à flirter avec la mort et frôler la folie. Cela s'est fait sans raison particulière. J'adorais danser, prendre du plaisir, sortir la nuit, et il y a un moment où j'ai vraiment basculé. Vers la fin, je commençais avec cinq cognacs dès le petit déjeuner et je continuais à ce rythme toute la journée.

C'était de l'autodestruction ?

Oui, inconsciemment. Pourtant, je ne suis pas suicidaire. J'ai failli mourir je ne sais combien de fois de comas éthyliques, je suis tombé d'un 3 e étage en escaladant une gouttière. Miraculeusement, je n'ai eu qu'une triple fracture du fémur. A la fin, il me restait deux solutions : le cimetière ou l'hôpital psychiatrique.

Matériellement, vous viviez comment ?

Je n'avais plus ni appartement ni compte en banque. Je n'avais plus la moindre idée, j'étais dans l'incapacité totale de travailler. D'ailleurs, je ne voyais plus personne du milieu artistique. Heureusement, j'ai toujours rencontré dans les bars des anonymes ou des fiancées de passage qui me proposaient de m'héberger. Je n'ai jamais couché dehors. Et je remercie vraiment du fond du coeur ces gens qui m'ont aidé.

Quel a été le déclic pour vous en sortir ?

Un jour, j'ai dit « basta ». L'alcool rend bête, méchant, voire odieux. J'avais la volonté d'arrêter, pour moi, pour ma famille, pour ma compagne actuelle, Brigitte. Alors, je suis allé voir un psychanalyste qui m'a orienté vers une clinique privée où j'ai rencontré un psy formidable. Aujourd'hui, je suis sain de corps et d'esprit, je n'ai pas de séquelles, et cela fait quatre ans que je ne bois plus une goutte d'alcool.

C'est cette expérience qui vous a poussé à raconter votre vie?

Non. Tout est parti d'une vidéo que j'avais enregistrée il y a quelques années où je racontais des souvenirs sur le mode humoristique. J'ai eu envie de monter un vrai spectacle à partir de ça. J'y évoque mon enfance en banlieue, mes débuts au théâtre expérimental, mes premiers succès, mes tournées à l'étranger... C'est la première fois que je joue un spectacle écrit, sans improvisation, dirigé par une metteuse en scène, Brigitte Morel, et c'est formidable ! C'est très visuel, avec des chansons, de la danse. Les gens rient beaucoup, ils sont émus aussi.

Vous pensiez être oublié ?

Non, car même dans ma période sombre, les gens continuaient à m'arrêter dans la rue pour me dire qu'ils m'aimaient bien. Ils me parlaient de mon rôle dans le film « l'Addition » (NDLR : de Denis Amar, en 1984), de ma pub pour Perrier. C'est dingue ce qu'elle a marqué cette pub, j'ai l'impression d'avoir tourné «Ben-Hur».

Vous aimeriez refaire du cinéma ?

Oui, bien sûr. Du théâtre, du cinéma. J'ai envie de tout jouer. Maintenant, je me sens prêt.

Propos recueillis par Hubert Lizé

« Le Pont du milieu », du jeudi au samedi à 21 heures, jusqu'au 4 septembre, au Lavoir Moderne parisien, 35, rue Léon, Paris XVIII e . Places : 15 €. Tél. 01.42.52.09.14. Et du 28 octobre au 21 novembre au Samovar, 165, avenue Pasteur, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Places : 14 €. Tél. 01.43.60.98.08.

Contacts : écrire à f.chopel@voila.fr et simultanément à farid.chopel@farid-chopel.com